Le pouvoir de l’attitude juste

AUTEUR
La première grande étape de mon aventure intérieure a été de découvrir que j'étais hypersensible. Cela m'a permis de me reconnecter à mon corps et à mes émotions. Ensuite, mon intuition m'a guidée vers la compréhension des mécanismes de l'ego pour que je me relie petit à petit à mon âme et que je décide totalement de me dédier à éveiller cette autre conscience.

Ce qui arrive est-il vraiment toujours ce qui pouvait arriver de mieux?… il est évident que tout ce qui est arrivé devait arriver, il ne pouvait pas en être autrement — suivant le déterminisme universel cela devait arriver. Mais on ne peut dire cela qu’après coup, pas avant. Car le problème du mieux qui peut arriver est un problème individuel, quel que soit l’individu, nation ou être humain particulier — et tout dépend de l’attitude personnelle. Si, en présence de circonstances qui sont sur le point de se dérouler, vous pouvez prendre l’attitude la plus haute possible, c’est-à-dire si vous mettez votre conscience en contact avec la plus haute conscience qui soit à votre portée, vous pouvez être absolument certain, en ce cas, que ce qui vous arrivera sera ce qui pouvait arriver de mieux. Mais aussitôt que vous tombez de cette conscience et descendez dans un état inférieur, alors évidemment ce qui vous arrive n’est pas le mieux qui pouvait arriver, pour la simple raison que vous n’êtes pas dans votre état de conscience le meilleur… J’irai même jusqu’à affirmer que dans la zone d’influence immédiate de chacun, l’attitude juste a non seulement le pouvoir de faire tourner toutes les circonstances à son avantage, mais elle peut changer jusqu’aux circonstances elles-mêmes. Par exemple, si un individu vient pour vous tuer et si vous restez dans la conscience ordinaire, si vous êtes effrayé et perdez la tête, il réussira très probablement à mettre à exécution son projet. Si vous vous élevez un tout petit peu plus haut et si, malgré votre peur, vous appelez l’aide divine, il se peut que cet homme vous manque ou ne vous blesse que légèrement. Mais si vous avez l’attitude juste et la pleine conscience de la présence divine partout autour de vous, il ne pourra même pas lever le petit doigt contre vous.

Cette vérité est la clef véritable de tout le problème de la transformation. Restez toujours en contact avec la présence divine, essayez de la faire descendre, et ce qui arrivera sera toujours ce qui pouvait arriver de mieux. Bien sûr, le monde ne va pas changer tout de suite, mais il progressera aussi rapidement qu’il lui est possible de progresser. Et n’oubliez pas que c’est seulement si vous restez sur la voie droite du yoga qu’il en sera ainsi et non si vous déviez et perdez votre chemin, si vous errez capricieusement ou à l’abandon comme dans une forêt vierge.

Si chacun de vous faisait tout son possible, alors il y aurait une vraie collaboration et le résultat serait beaucoup plus rapide. J’ai vu d’innombrables exemples du pouvoir de l’attitude juste. J’ai vu des foules sauvées de la catastrophe par une seule personne qui gardait l’attitude juste. Mais cette attitude juste ne doit pas rester quelque part très haut tandis que le reste du corps est abandonné à ses réactions habituelles. Si vous restez comme cela dans les hauteurs en disant : « Que la volonté de Dieu soit faite », vous risquez de vous faire tuer quand même, car votre corps tout tremblant de peur n’est peut-être pas divin du tout. Il faut pouvoir garder la conscience vraie jusque dans le corps lui-même et ne pas avoir la moindre peur, il faut être rempli de la paix divine. Alors, vraiment, il n’y a pas de danger. Non seulement vous pouvez parer les attaques des hommes, mais vous pouvez aussi agir sur les bêtes et même sur les éléments.

Je peux vous donner un petit exemple. Vous vous souvenez de la nuit du grand cyclone, lorsqu’il y avait ce bruit épouvantable et ces cataractes de pluie partout sur la ville. J’ai pensé que je devrais aller dans la chambre de sri Aurobindo pour l’aider à fermer ses fenêtres. J’entrouvris sa porte et le trouvai tranquillement assis à son bureau, en train d’écrire. Il y avait dans cette chambre une paix si solide que personne n’aurait imaginé qu’un cyclone faisait rage dehors. Les fenêtres étaient grandes ouvertes, pas une goutte de pluie n’entrait.

-La Mère, Entretiens 1929-31

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