La peur mentale, vitale et physique

AUTEUR
La première grande étape de mon aventure intérieure a été de découvrir que j'étais hypersensible. Cela m'a permis de me reconnecter à mon corps et à mes émotions. Ensuite, mon intuition m'a guidée vers la compréhension des mécanismes de l'ego pour que je me relie petit à petit à mon âme et que je décide totalement de me dédier à éveiller cette autre conscience.

Quelle différence y a‐t‐il entre la peur mentale, vitale et physique ?

Si tu es conscient du mouvement de ton mental, du mouvement de ton vital, du mouvement de ton physique, tu le sais.

Mental, c’est très simple : ce sont des pensées. On se met à penser, par exemple, qu’il y a cette maladie, et que cette maladie est très contagieuse, et que peut-être on va l’attraper, et que si on l’attrape, ça va être terrible, et qu’est-ce qu’il faut faire pour ne pas l’attraper ?… Et alors le mental se met à trembler : qu’est-ce qui arrivera demain ? etc.

Le vital : on sent. On sent dans les sensations. Tout d’un coup, ça vous fait chaud, ça vous fait froid, on transpire, ou il vous arrive toutes sortes de phénomènes désagréables. Et alors on sent son cœur battre comme cela, et tout d’un coup on a la fièvre, et puis tout le sang s’arrête, on devient froid.

Physiquement, ça… Quand on n’a plus les deux autres peurs, on peut s’apercevoir de la peur physique. Généralement, les deux autres sont beaucoup plus conscientes. Elles vous voilent la peur physique. Mais quand vous n’avez plus de peur mentale ni de peur vitale, alors vous vous en apercevez. C’est une curieuse petite vibration qui entre dans les cellules, qui se mettent à trembler comme cela. Mais les cellules, ce n’est pas comme un cœur qui se met à battre très fort. C’est dans les cellules mêmes : ça tremble, un petit tremblement. Et ça, c’est très difficile à contrôler. Mais ça se contrôle.

Je suis sûre que la majorité d’entre vous a senti cela ; quand on fait, par exemple, un exercice que l’on ne fait pas souvent, ou que l’on fait pour la première fois : ce sont comme de toutes petites vibrations qui vous prennent dans toutes les cellules. Et alors, naturellement, on perd la plénitude de son contrôle sur son mouvement. Le corps ne répond plus à la Force. Quand on veut mettre la volonté pour faire une chose, cela produit une sorte de résistance et d’incapacité dans le corps. Seulement, généralement, vous ne vous en apercevez pas, parce que votre attention est plus attirée par l’appréhension mentale ou par cette espèce de recul vital qui est très évident dans la conscience, tandis que l’on n’est pas très conscient de la résistance qui se produit dans le corps. Généralement, dans tous les sports (l’athlétisme et toutes les compétitions), il y a un certain phénomène qui se produit : vous avez dû remarquer avec vos camarades que certains font beaucoup mieux que d’habitude, et il y en a d’autres qui font très bien d’habitude et qui sont presque incapables à ce moment-là. Ils font beaucoup moins bien. Eh bien, cela dépend de cette espèce de petite vibration. Parce que vous perdez le plein contrôle. Votre volonté n’a plus le plein contrôle du corps parce qu’il vibre, il répond à d’autres forces que la vôtre… Je ne parle pas, naturellement, de ceux qui ont une tête qui se met à l’envers ou un vital qui est tout bouleversé. Ceux- là, il n’y a rien à faire. il vaut mieux qu’ils n’essayent pas. Mais je veux dire, ceux qui ont un certain contrôle sur eux- mêmes, qui ont l’entraînement, n’est-ce pas, mais qui au moment de la compétition ne peuvent pas faire si bien que d’habitude : cela dépend d’un manque de réceptivité du corps qui a ce petit tremblement dans les cellules, dont vous n’êtes pas conscients, mais qui est comme une obstruction. Cela l’empêche de recevoir la Force pleinement.

– La Mère, Entretiens 1953, p.184

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