Le chemin spirituel

AUTEUR
La première grande étape de mon aventure intérieure a été de découvrir que j'étais hypersensible. Cela m'a permis de me reconnecter à mon corps et à mes émotions. Ensuite, mon intuition m'a guidée vers la compréhension des mécanismes de l'ego pour que je me relie petit à petit à mon âme et que je décide totalement de me dédier à éveiller cette autre conscience.
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Quand peut-on dire que l’on est vraiment entré sur le chemin spirituel ?

Le premier symptôme (ce n’est pas le même pour tout le monde, mais par ordre chronologique), je crois, c’est que tout le reste vous paraît absolument sans importance. Toute votre vie, toutes vos activités, tous vos mouvements continuent, si les circonstances sont telles, mais ils vous semblent tout à fait sans importance, ce n’est plus cela la raison de vivre. Je crois que c’est le premier symptôme.

Il peut y avoir autre chose ; par exemple, le sentiment que tout est différent, de vivre différemment, d’une lumière dans l’esprit que l’on n’avait pas auparavant, d’une paix dans le cœur que l’on n’avait pas auparavant. Cela fait un changement ; mais le changement positif, d’habitude, vient après, c’est rare qu’il vienne d’abord, sauf dans un éclair au moment de la conversion, quand on a décidé d’adopter la vie spirituelle. Quelquefois, cela commence comme une grande illumination, une grande joie entre en vous ; mais généralement, après, cela passe à l’arrière-plan, car il y a trop d’imperfections qui persistent en vous… Ce n’est pas un dégoût, ce n’est pas un mépris, mais tout vous paraît si peu intéressant que cela ne vaut vraiment pas la peine que l’on s’en occupe. Par exemple, quand vous vous trouvez dans certaines conditions matérielles, désagréables ou agréables (les deux extrêmes se touchent), vous vous dites : « C’était pour moi si important tout cela ? Mais cela n’a aucune importance ! » Vous avez l’impression que vraiment vous vous êtes tourné de l’autre côté.

Certains s’imaginent que le signe de la vie spirituelle est la capacité de s’asseoir dans un coin et de méditer ! C’est une idée très, très courante. Sans vouloir être sévère, la plupart des gens qui font état de leur capacité de méditation, je ne crois pas que sur une heure ils méditent une minute ! Ceux qui méditent vraiment n’en font jamais état ; pour eux c’est une chose tout à fait naturelle. Quand c’est devenu une chose naturelle et sans gloire, vous pouvez commencer à vous dire que vous faites des progrès. Ceux qui en parlent et qui pensent que cela leur donne une supériorité sur le reste des êtres humains, vous pouvez être sûr que la plupart du temps ils sont dans un état d’inertie complet.

Il est très difficile de méditer. Il y a toutes sortes de méditations… On peut prendre une idée et la suivre pour arriver à un résultat quelconque – c’est une méditation active ; les gens qui cherchent un problème ou qui veulent écrire, méditent ainsi sans savoir qu’ils sont en train de méditer. D’autres s’assoient et essayent de se concentrer sur quelque chose, sans suivre d’idée ; simplement, se concentrer sur un point pour intensifier le pouvoir de concentration ; et il arrive ce qui arrive généralement quand vous vous concentrez sur un point : si vous réussissez à rassembler votre capacité de concentration suffisamment, que ce soit sur un point mental, vital ou physique, à un moment donné vous passez au travers et vous entrez dans une autre conscience. D’autres aussi essayent de chasser de leur tête tous les mouvements, toutes les idées, tous les réflexes, toutes les réactions et d’arriver à une véritable tranquillité silencieuse. C’est extrêmement difficile ; certaines gens ont essayé pendant vingt-cinq ans et n’y ont pas réussi, car c’est un peu comme de prendre le taureau par les cornes.

Il y a un autre genre de méditation qui consiste à être aussi tranquille que l’on peut, mais sans essayer d’arrêter toutes les pensées, car il y en a qui sont purement mécaniques et si vous essayez d’arrêter tout cela, il faut des années et, par-dessus le marché, vous ne serez pas sûr du résultat ; au lieu de cela, vous rassemblez toute votre conscience et vous restez aussi tranquille et paisible que possible, vous vous détachez des choses extérieures comme si elles ne vous intéressaient pas du tout, et, tout d’un coup, vous avivez cette flamme d’aspiration et vous mettez dedans tout ce qui peut venir à vous, afin que la flamme monte de plus en plus, de plus en plus ; vous vous identifiez à elle et vous allez jusqu’au point extrême de votre conscience et de votre aspiration, en ne pensant à rien d’autre – simplement, une aspiration qui monte, qui monte, qui monte, sans songer une minute au résultat, à ce qui peut arriver, surtout pas, et surtout ne pas avoir le désir qu’il vous arrive quelque chose – simplement, la joie de l’aspiration qui monte, monte, monte en s’intensifiant de plus en plus dans une concentration constante. Et là, je peux vous assurer que ce qui arrive est le mieux qui puisse arriver. C’est-à-dire que c’est le maximum de vos possibilités qui s’accomplit quand vous faites cela. Ces possibilités peuvent être très différentes suivant les individus. Mais alors, tous ces soucis de vouloir se taire, de passer derrière les apparences, d’appeler une force qui réponde, d’attendre une réponse à vos questions, tout cela s’évanouit comme une vapeur irréelle. Et si vous arrivez à vivre consciemment dans cette flamme, dans cette colonne d’aspiration qui monte, vous verrez que si vous n’avez pas un résultat immédiat, au bout de quelque temps, quelque chose vous arrivera.

– La Mère, Entretiens 1950-51

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