Le 07 novembre 1915

AUTEUR
La première grande étape de mon aventure intérieure a été de découvrir que j'étais hypersensible. Cela m'a permis de me reconnecter à mon corps et à mes émotions. Ensuite, mon intuition m'a guidée vers la compréhension des mécanismes de l'ego pour que je me relie petit à petit à mon âme et que je décide totalement de me dédier à éveiller cette autre conscience.
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En dehors de tout signe extérieur, de toute circonstance particulière, les minutes s’écoulaient si majestueusement, dans un si solennel silence intérieur, un calme si profond et si vaste, que les larmes ont coulé abondamment. Depuis deux jours on dirait que la terre traverse une crise décisive ; il semble que la grande, la formidable partie qui se joue entre les résistances matérielles et les puissances spirituelles, est proche d’une conclusion, ou en tout cas, qu’un élément d’une importance capitale a fait, ou va faire, son apparition dans le jeu.

Que les individualités comptent peu à de semblables heures! elles sont comme des fétus de paille emportés par le souffle qui passe, tournoyant un instant au-dessus du sol, pour y être rejetés ensuite et réduits en poussière. Et les individualités, qui se sentent ainsi si précaires, si dépourvues d’importance, souffrent et gémissent, agonisent douloureusement. Pour elles, l’attente même est une menace perpétuelle, tout parle de dangers et de destructions…

Mais quelle grandeur, quelle beauté souveraine se trouvent au fond de cette angoisse extérieure toute faite d’étroit égoïsme ; quelle splendeur contient cette attente, religieuse à force de recueillement, dès que les limites de l’aveuglement personnel sont tombées et que la conscience individuelle a pris son essor dans l’immensité pour s’unir à Ta conscience éternelle.

Le monde douloureux s’est agenouillé devant Toi, Seigneur, en muette supplication ; la matière torturée se blottit à Tes pieds, son dernier, son unique refuge ; et en T’implorant ainsi, elle T’adore, Toi qu’elle ne connaît ni ne comprend ! Sa prière s’élève comme le cri d’un agonisant ; ce qui disparaît sent confusément la possibilité de revivre en Toi ; la terre attend Ton arrêt dans une prosternation grandiose. Écoute, écoute : sa voix T’implore et Te supplie… Quel sera Ton décret, quelle est Ta sentence? Ô Seigneur de Vérité, le monde individuel bénit Ta vérité qu’il ignore encore, mais qu’il appelle, et à laquelle il adhère de toute l’énergie joyeuse de ses forces vives.

La mort a passé vaste et solennelle et tout s’est tu religieusement durant son passage.

Une beauté surhumaine a paru sur la terre.

Quelque chose de plus merveilleux que la plus merveilleuse félicité a fait pressentir sa présence.

– Prières et méditations, La Mère

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