Le 1er février 1914
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Je me tourne vers Toi qui es partout et en tout et hors de tout, l’essence de tout et étranger à tout, centre condensateur de toutes les énergies, créateur des individualités conscientes ; je me tourne vers Toi et te salue libérateur des mondes, et identifiée à ton amour divin, je considère la terre et les êtres, cette masse de substance mise en formes perpétuellement détruites et renouvelées, cette masse grouillante d’agrégats aussitôt dissous que constitués, d’êtres qui s’imaginent être des individualités conscientes et durables et qui sont aussi éphémères qu’un souffle, toujours semblables ou à peu près, dans leur diversité, répétant indéfiniment les mêmes désirs, les mêmes tendances, les mêmes appétits, les mêmes ignorantes erreurs.
Mais de temps en temps Ta sublime lumière resplendit dans un être et rayonne à travers lui sur le monde, et alors un peu de sagesse, un peu de connaissance, un peu de foi désintéressée, d’héroïsme et de compassion, pénètre les cœurs, transforme les cerveaux et délivre quelques éléments de cette douloureuse et implacable roue de l’existence à laquelle leur aveugle ignorance les soumet.
Mais quelle splendeur plus haute que toutes celles qui ont précédé, quelle merveille de gloire et de lumière ne faudrait-il pas pour tirer les êtres de l’horrible aberration où les plonge la vie des cités et des prétendues civilisations! Quelle puissance formidable et divinement douce à la fois ne faudrait-il pas pour détourner toutes ces volontés de l’âpre lutte pour leurs satisfactions égoïstes, mesquines et sottes, pour les arracher à ce tourbillon qui recèle la mort dans son scintillement trompeur, et pour les tourner vers ton harmonieuse conquête !
Seigneur, Maître éternel, éclaire-nous, guide nos pas, montre-nous la voie vers la réalisation de Ta loi, vers l’accomplissement de Ton œuvre.
Je T’adore en silence et T’écoute dans un religieux recueillement.
– Prières et méditations, La Mère