Pourquoi est-ce un challenge d’être un homme hypersensible ?

AUTEUR
La première grande étape de mon aventure intérieure a été de découvrir que j'étais hypersensible. Cela m'a permis de me reconnecter à mon corps et à mes émotions. Ensuite, mon intuition m'a guidée vers la compréhension des mécanismes de l'ego pour que je me relie petit à petit à mon âme et que je décide totalement de me dédier à éveiller cette autre conscience.

Être un homme hypersensible est un véritable challenge dans notre société. Tout petit déjà, de par l’éducation, l’école, le rapport aux autres et les codes dictés par la société… un garçon est amené à n’exprimer ni ses émotions, ni sa douceur et sa gentillesse et à ne pas être sensible. En effet, en exprimant naturellement ses émotions et ses craintes, les adultes autour de lui, lui feront comprendre que ce n’est pas une attitude « normale » pour un petit garçon. Donc pour être acceptés et ne pas être mis à l’écart, les petits garçons en viennent à rejeter cette part d’eux-mêmes et à se couper de leur sensibilité. Ce rejet de soi provoque peur, anxiété, colère, sentiment d’injustice et un manque d’estime en soi.

Pourquoi est-ce un challenge d’être un homme hypersensible ? Comment être heureux et confiant quand on est forcé à agir contre sa nature pour ne pas être humilié et rejeté ?

cliche-masculin

Cliché de l’homme dans notre société : être fort, être dur et ne pas montrer ses émotions.

Depuis la plus tendre enfance, garçon comme fille reçoivent des informations sur le comportement à avoir, la place à tenir avec les autres, ce qui est bon ou pas de faire et de dire… et certains comportements seront mieux acceptés pour une femme que pour un homme, encore plus si ils sont hypersensibles. En effet, « l’idéal » masculin est bien loin du tempérament d’un homme hypersensible. J’ai bien mis idéal entre guillemets parce que ce standard masculin est dicté par la société, les médias… et rejette totalement l’individu et sa sensibilité. Pour être un homme il faut être dur, être fort, contrôler ses émotions, être actif… bref, un vrai cliché ! Si un homme aujourd’hui exprime sa peur, sa tristesse ou son anxiété, il est perçu comme manquant de virilité ou efféminé. L’hypersensibilité est un tempérament souvent associé aux femmes et de ce fait mieux toléré. Il est plus communément admis pour une femme de pleurer devant un film, de sursauter au moindre bruit ou encore de ne pas aimer les sports violents. Par contre, ce n’est pas accepté chez un homme et la sensibilité est perçue comme une faiblesse.

Face à la pression sociale, les hommes hypersensibles vont faire taire des émotions comme la tristesse, la peur, l’inquiétude ou l’anxiété. Cette attitude de protection peut sembler bénéfique mais le problème qui en découle c’est que toutes les émotions sont étouffées, les négatives comme les positives. L’amour, la joie et l’enthousiasme suivent donc le même traitement et une certaine distance, froideur peuvent s’installer. La vie va manquer de goût et elle va sembler fade.
En exprimant de moins en moins ses émotions, l’homme hypersensible ne va plus savoir comment faire pour s’ouvrir de nouveau et il pourra être perçu comme distant et froid même avec des gens proches qu’il aime. Cela va être de plus en plus difficile pour lui d’exprimer son amour et d’en recevoir, ce qui au sein d’un couple et d’une famille peut créer de l’incompréhension, des tensions et des ruptures. Il va également avoir du mal à recevoir le soutien et l’aide dont il peut avoir besoin. Un réel conflit intérieur va s’installer parce que, pour un homme hypersensible, rejeter son hypersensibilité c’est avant tout rejeter sa vraie nature. Mais comment oser être soi, oser être un homme doux et sensible qui exprime ses émotions et qui accepte de ne pas correspondre aux clichés du masculin ?

Quand on ne se sent pas libre d’être soi et de révéler sa vraie personnalité, on tend à être envahi par la colère et/ou la dépression. Sur le long terme cela peut avoir un impact négatif sur la santé, la confiance et l’estime de soi et il devient difficile de se construire une vie épanouissante et joyeuse.

  • Détachez-vous du regard des autres et assumez entièrement ce tempérament différent. Même si les hommes autour de vous n’agissent pas comme vous, n’ont pas la même vision de la relation amoureuse, de la sexualité, de l’amitié…, cela ne veut pas dire que votre façon d’être et de voir le monde n’est pas bonne. Écoutez-vous et devenez votre propre référence. Laissez-vous guider par vos sensations et ressentis.
  • Reconnaissez votre sensibilité sans tomber dans des préjugés comme par exemple « l’hypersensibilité est une faiblesse, c’est un tempérament uniquement féminin ou encore c’est une maladie ». Cette acceptation passe par un changement de perception sur l’hypersensibilité et le masculin. Cela va vous obliger à lâcher de vieilles croyances et à redéfinir ce qu’est votre masculinité pour pouvoir embrasser votre propre sentiment de pouvoir personnel.
  • Intégrez progressivement les différents aspects de votre sensibilité dans votre vie. Cela vous amène à abandonner les vieilles habitudes mises en place quand vous ne preniez pas en compte votre hypersensibilité. Acceptez simplement qu’elle fait partie de vous et planifiez votre vie en conséquence. Cette étape peut prendre beaucoup de temps mais le fait d’en avoir conscience est déjà important. Pas à pas votre sensibilité va se révéler.
Créez-vous un mode de vie qui honore votre hypersensibilité.

Créez-vous un mode de vie qui honore votre hypersensibilité.

  • Créez-vous un style de vie qui vous honore et qui utilise les forces de votre hypersensibilité comme l’empathie, la créativité, la douceur, la capacité à apprécier les merveilleuses sensations que procurent la musique, l’art, la nature et que beaucoup d’autres hommes ne remarquent même pas.
  • Soyez inspirant. Oser être soi et laisser parler ses émotions demandent beaucoup de courage. En prenant conscience de vos sentiments et en apprenant à les exprimer, non seulement vous allez inspirer d’autres hommes mais vous allez aussi leur enseigner comment faire face, simplement en incarnant pleinement qui vous êtes, un homme hypersensible.

Toutes ces étapes peuvent vous sembler difficiles à mettre en place mais rappelez-vous qu’il est plus difficile de vivre une vie dans laquelle vous craignez «d’être vous-même».

Je vous invite à regarder cette vidéo : Hommage à l’hypersensibilité au masculin.

N’hésitez pas à me laisser un commentaire pour me partager votre expérience d’homme hypersensible.

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Commentaires

  1. Anonyme 4 octobre 2016 at 18 h 44 min - Reply

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  2. Anonyme 12 octobre 2016 at 9 h 17 min - Reply

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  3. Gaëlle 30 décembre 2016 at 10 h 24 min - Reply

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  4. Mister X 4 février 2017 at 1 h 56 min - Reply

    Bonjour,

    Je suis tombé sur votre site en faisant une recherche sur l’hypersensibilité lorsqu’on est un homme, et le fait est qu’on trouve peu de pages spécifiques. Oui, c’est plus difficile de se vivre en tant que tel dans une société aux bases machos, même si celle-ci sont aujourd’hui fissurées – et je m’en réjouis tant pour les femmes que pour les hommes, car comme j’aime bien dire: le machisme est aussi une dictature pour l’homme.

    J’ai découvert que j’étais hypersensible il y a tout au plus un trimestre: au hasard de mes pérégrinations sur la toile, ce que j’ai vu sur la question m’a sauté au visage! C’était une évidence: page lue après vidéo visionnée, c’était comme si on me parlait de ma vie vue de mon intérieur! Stupéfiant!!

    J’ai 41 ans et je dois dire qu’un évènement, dans ma vie, m’a néanmoins mis en face de ma sensibilité avant cela: la naissance de ma fille il y a 8 ans. En quelques mois, j’ai eu l’impression de me regarder avec moins de filtres quant à cette sensibilité, et dans le même temps j’ai par exemple développé un rejet viscéral des oeuvres violentes (films, musique…) ou trop sombres. Ma femme n’a pas bien compris et a plutôt eu recours à la moquerie, elle qui se délectait de films avec des tueurs psychopathes. J’ai également souvent eu une attitude plus maternelle que sa mère à l’égard de ma fille, dans ses toutes 1ères années. Ce ne sont que quelques exemples. Ma femme a fini par quitter celui auquel elle reprochait d’être un mélancolique chronique, alors qu’émergeait en outre chez moi une quête de sens et un sentiment spirituel que je taisais pour l’essentiel, face à son rationalisme « exclusif ».

    Un peu plus d’un an après ma rupture, après avoir à peu près digéré cette dernière, j’ai aussi parcouru un certain chemin (thérapie, notamment) sur la voie de l’acceptation de soi, là où j’ai pu parfois nourrir des sentiments extrêmement négatifs vis-à-vis de moi-même. Oui, j’ai une vie intérieure très riche, j’aime le calme, voire le silence (ou des musiques tranquilles et mélodieuses), je suis créatif, je ressens plein de choses, et notamment au contact des individus, à l’écart des gros groupes, j’ai pas mal de grandes valeurs que j’essaye de faire vivre, je peux conserver une plaie psychologique à vif pendant longtemps, je pleure assez facilement, et on m’a plusieurs fois fait la remarque d’une part de féminin pas négligeable en moi. Y’a pas à tourner autour du pot: je suis un homme hypersensible!

    Par contre, en référence à votre vidéo, ça ne séduit pas de grandes quantités de femmes: c’est un fait. Les femmes sont des hommes comme les autres, si je puis dire, les proportions apparaissant similaires des 2 côtés des personnes acceptant et validant ce que la société leur dit de penser, autrement dit pas mal d’idioties. Nous sommes peu d’hommes comme ça, et probablement aussi peu nombreuses sont les femmes le regardant de manière favorable.

    Pour autant, il ne m’est tout simplement pas envisageable de faire marche arrière vers cette époque où je me connaissais bien moins, et où je m’acceptais au moins aussi peu… Et je peux, pour finir, attester que vivre en conscience son hypersensibilité en tant qu’homme nécessite la mobilisation d’une importante force intérieure: celle du dissident.

    Un grand merci pour vous être penchée sur cette question si spécifique, en tout cas.

    • Gaëlle 13 février 2017 at 17 h 18 min - Reply

      Un grand merci pour votre message. Je suis touchée par ce que vous exprimez et je comprends tout à fait quand vous dites. Cette ouverture et cette acceptation de soi est un chemin parfois sinueux mais tellement agréable à vivre qu’il est en effet impossible de remettre son masque et de faire semblant. Continuons d’avancer vers ce qui nous anime au plus profond même si cela engendre parfois des incompréhensions. Et surtout continuez à cultiver votre sensibilité. 🙂

  5. Lydia 11 mars 2020 at 5 h 20 min - Reply

    Je suis arrivée ici en cherchant des renseignements pour aider un ami.

    Bien que n’étant pas moi-même hypersensible ( je n’ai pas les critères essentiels en fait, j’aime bien les films d’horreur et je n’ai pas la larme facile. Mais je me retrouve sur le reste, mon problème est plus une hypersensorialité, les bruits stridents, les lumières vives, certaines odeurs m’insupportent presque jusqu’au malaise, ce qui m’a valu une qolide réputation de chochotte. A côté de ça je fais de la musculation, cherchez l’erreur ), je me reconnais donc un peu et j’ai de fort soupçons que lui aussi soit concerné.

    C’est quelqu’un de discret, timide, qui parle toujours d’une voix douce, est d’un naturel un peu trouillard, n’aime ni le foot ni les courses de voiture et s’intéresse aux langues étrangères, c’est comme ça que nous avons fait connaissance via internet.
    Et de fil en aiguille et en discussions trilingues, nous sommes devenus à distance chacun le confident de l’autre ( et rien que le fait de m’avoir raconté alors qu’il me connaissait seulement virtuellement en dit long je pense)
    Il avait de gros problèmes avec sa femme, a divorcé depuis, mais effectivement, j’ai pu constater de visu à chaque fois que nous nous sommes rencontrés, l’enorme différence de caractère entre les deux qui ne pouvait aboutir qu’au clash. J’ai vu la différence entre lui, sans sa femme et lui, qui se fermait comme une huître dès qu’elle arrivait dans la pièce, alors que nous ne faisions rien d’ambigu. Ce n’est pas 100% résolu, ils habitent ensemble encore car elle travaille et lui est au chômage ( et elle ne se privait d’ailleurs pas de provocations et de piques à ce sujet) et ne peut pas déménager tant qu’il n’a pas un travail fixe. Donc sans dire qui a tort ( et dans son système de valeur, c’est entièrement sa faute parce qu’il est trop ceci et pas assez cela), j’ai juste vu deux personnes trop opposées pour s’entendre et qui avaient atteint un point de saturation.

    Donc depuis son divorce, je constate jusque dans ses mots un changement lent mais réel, que lui-même n’ose pas reconnaître. Donc j’aimerais l’aider, en espérant un jour voir le vrai  » lui ». Je suis sûre qu’il gagne à être connu, s’il s’autorise à être heureux. Et pour qu’il s’accepte, c’est peut être s’il voit qu’une amie l’accepte tel qu’il est que ça peut se faire.

    Sachant que comme, nous sommes de nationalités et de langues différentes, même si chacun apprend celle de l’autre, c’est un autre niveau de difficulté de faire du soutien moral en allemand et en russe, car il maîtrise mal le français; il peut y avoir des malentendus dus aux références différentes, donc qu’il faut en garder conscience, ce serait trop bête de se chamailler pour rien.
    Mais voilà, si j’ai mal estimé et qu’il n’est pas hypersensible, il l’est tout de même un minimum, donc si je peux l’aider à passer plus sereinement le cap du divorce, ce sera déjà une bonne chose.

    Messieurs soyez vous-mêmes, toutes les femmes n’aiment pas les caricatures de cinéma à gros budget et petit scenario. Une conversation enrichissante et des valeurs humaines sont plus importantes que des valeurs monétaires.

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